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Le bois de Jeroen Brouwers est un terrible roman ! Terrible par l'histoire qu'il raconte, terrible dans le style proposé, un style qui rend bien le trouble dans lequel le narrateur est plongé et son cheminement.
Nous sommes dans les années 1950 dans un monastère franciscain qui abrite un pensionnat pour garçons adolescents au Pays-Bas. Un homme laïc, et au départ engagé comme enseignant, se retrouve dans la vie monastique et revêt l'habit de moine sans avoir mûri cette décision. Petit à petit, il se trouve démis de ses fonctions d'enseignement pour se consacrer au culte. Dans ce lieu, on éduque les enfants à la dure, les brimades et violences physiques sont quotidiennes. Et depuis l'arrivée au monastère du frère Mansuetus, cela va beaucoup trop loin... Un soir, un garçon manque à l'appel.
Une lecture qui laisse une empreinte indélébile dans le coeur du lecteur et qui nous rappelle que le silence peut être une arme et que la parole a un véritable pouvoir.
Catherine M
Paru en octobre 2020. Traduit du néerlandais par Bertrand Abraham. Existe aussi en format numérique.
Du jour au lendemain, le patron de cette petite imprimerie à l’ancienne disparaît, entraînant dans sa foulée la mise sur la touche de ses quatre employés. Désœuvrés par l’arrêt subit de leur activité, ils se retrouvent dans un bar pour noyer leur désarroi dans des litres de schnaps. Nous sommes dans les années 1970 en RDA et ces quatre destins marginaux vont raconter des révoltes sourdes, quasi invisibles, contre leur quotidien. Les révoltes des laissés-pour-compte de l’époque du Mur. Un petit concentré de puissance. Étrange, troublant, tendre et drôle.
Olivier
Paru en octobre 2019. Traduit de l'allemand par Barbara Fontaine. Existe aussi en version numérique.
Le narrateur traverse l’Allemagne de fête en fête, bravant les gueules de bois et les rencontres sauvages dans une épopée drôle et pleine de sentiments malgré la froideur des personnages qu’il rencontre. Il dépeint la jeunesse allemande des années 1990 et sa consommation de toutes sortes de drogues, avec cynisme et drôlerie. Au travers d’un ton brut et d’une voix d’une honnêteté troublante, il dresse un constat glaçant d’une jeunesse privilégiée, envahie par le vide. La ressemblance avec Bret Easton Ellis est frappante, si ce n’est qu’on trouve chez Kracht une dose d’humour qu’il décline avec adresse, dans une langue directe. Admirable.
Olivier
Paru en septembre 2019. Traduit de l'allemand (Suisse) par Corinna Gepner. Existe aussi en version numérique.
Dans les années 1980, à l'âge de trente ans, Eddy L. Harris ressent le besoin de vivre une expérience hors norme. Il est depuis son enfance fasciné par le Mississippi, ce fleuve mythique qui traverse les Etats-Unis du Nord au Sud. Il décide de le descendre en canoë depuis sa source dans le Minnesota jusqu'à son embouchure dans le Golfe du Mexique et se lance dans l'aventure, sans doute innocent des dangers qui l'attendent : le trentenaire n'a jamais canoté plus de quelques heures dans sa vie, est équipé assez sommairement d'une tente et de quelques sacs étanches pour protéger son matériel de survie assez rudimentaire. Il n'a jamais non plus expérimenté la solitude. Mais il est bien décidé à parcourir les 6500 km de l'Old Man River, à la force de ses bras. Et à découvrir les différentes visages de l'Amérique, les ambiances contrastrées entre les états du Nord et les états du Sud, à rencontrer ses habitants tout en prenant la mesure du racisme : Eddy L. Harris a la peau noire, et ne s'est jamais vraiment vécu comme Noir jusqu'à ce jour. Ce voyage sera l'occasion de sonder le coeur des Américains et de plonger au plus profond de lui-même.
Ce livre est à la fois un récit de voyage, une étude sociologique sur l'Amérique, une description fascinante de la beauté et de la force de la Nature, un récit intimiste et philosophique sur la solitude et la quête du bonheur. C'est un texte passionnant, palpitant et émouvant.
Trente ans plus tard, Eddy L. Harris revient sur ce livre qui a été décisif dans sa carrière d'écrivain et sur cette expérience qui l'a marqué. Pour le bien d'un documentaire, il a décidé de refaire le même voyage.
Publié aux Etats-Unis en 1988, Mississippi Solo est publié pour la première fois en français. Ce texte important, plébiscité Outre-Atlantique, méritait une traduction en français, c'est désormais chose faite, grâce au travail éditorial des éditions Liana Levi. Merci à eux !
Delphine
Paru en septembre 2020. Traduit de l'américain par Pascale-Marie Deschamps.
« Elles ont encore la majeure partie de leur vie devant elles. Elles font des erreurs, mais rien de fatal. Elles ne sont plus jeunes, mais ne sentent pas vieilles. La vie est encore malléable et pleine de potentiel. L’entrée des chemins qu’elles n’ont pas empruntés ne s’est pas encore refermée. Il leur reste du temps pour devenir celles qu’elles seront. »
Une belle histoire de femmes, d’amitié, où il est question de choix, d’art, de carrière, de maternité, de doutes et d’amour, le tout servi par l’écriture empathique de son autrice. Un très bon moment de lecture en ces temps troublés !
Catherine D.
Paru en février 2020, traduit de l’anglais par Elodie Leplat. Existe aussi au format numérique.
Que dire de Belt Magnet ? Belt Magnet a 38 ans, vit chez son père (sa mère étant décédée quand il était adolescent), souffre de psychoses légères. Il parle avec des objets inanimés depuis l’enfance, ressent de la compassion pour eux au point de détruire à coups de battes de baseball les balançoires rouillées qui ornent son patelin et le supplient de mettre un terme à leur souffrance. Il entreprend d’écrire ses mémoires, ce qui plonge le lecteur dans le passé de Belt et nous donne un aperçu de ce qui se joue dans sa tête. Son cerveau fonctionne comme un tourbillon, il (sur)analyse chaque situation, chaque interaction, chaque moment de son quotidien et de son passé, dans des digressions interminables.
Dans un style addictif, rythmé, inventif, des dialogues maniaques, des personnages à la logorrhée délirante, l’auteur nous partage la solitude de la folie (douce, tragique et drôle) avec une finesse et une maitrise qui imposent le respect.
Il y décrit aussi, avec une justesse et un œil visionnaires, le monde qui est le nôtre, mais qui déborde, par certains traits, dans une version dystopique mais tout à fait réaliste de ce monde. Par exemple, il explique comment les Curios, adorables animaux de compagnies créés pour apaiser les personnes atteintes de troubles comportementaux légers, deviennent avec le temps des objets de consommation massive, détournés de leur utilisation première pour expérimenter la violence et l’extase. Tout cela, jamais sans poser de jugement, à l’image de Belt, ce héros drôle et attachant, personnage principal d’un roman drôle et attachant.
Sensationnel de maîtrise et d’émotions ! Chef d’œuvre !
Olivier
Traduit de l'américain par Maxime Berrée. Paru en octobre 2019. Aussi disponible en version numérique.
Vittorio, romancier autrefois célèbre, disparaît le soir de Noël, absent du repas concocté par son épouse. Autour de la table se retrouvent sept femmes aux relations le plus souvent teintées d’hostilité. Sept femmes qui gravitent autour de sa personne : sa mère de 89 ans, sa femme, son ex, sa sœur, ses deux filles et sa jeune maîtresse. Au fil des semaines, les masques tombent. "Car si Vittorio était leur dénominateur commun, il était aussi la raison de leur rivalité."
Roman choral psychologique, chronique drôle et féroce du milieu bourgeois milanais et du carcan familial.
Véronique
Paru en mai 2020. Traduit de l'italien par Lise Caillat. Existe aussi en version numérique.
Derrière l’immaturité, la maladresse et l’irresponsabilité de cet anti-héros alcoolique et autodestructeur, on découvre un homme touchant, noyé par l’amour. Une belle déclaration d’amour à travers le récit d’une déchirante séparation, racontée avec humour et dérision.
Olivier
Traduit de l'américain par Théophile Sersiron. Paru en janvier 2020.
Nous sommes au tout début des années 1990, dans la banlieue de Chicago. Brian Oswald a 17 ans, il est fan de musique punk, et il est en colère. Parce que ses parents font chambre à part et que leur couple n'a pas l'air de s'arranger, parce que les enseignants de son lycée catholique ont des idées trop arrêtées sur les tenues vestimentaires acceptables, parce qu'il découvre la politique et les injustices, mais surtout parce qu'il est amoureux de Gretchen, sa meilleure amie, qui ne rêve que de sortir avec un tocard de 26 ans. Ancien loser invisible, il tâche tant bien que mal de devenir cool (tout en restant authentique et punk) - même si sa moustache ne pousse pas, et qu'il est encore loin de pouvoir acheter un van pour draguer les filles.
On plonge avec grand plaisir dans la vie quotidienne de Brian: ses questionnements, sa découverte des filles, ses indignations... Le tout au rythme des groupes punks et hard rock américains et de la quête de la compil/playlist ultime qui lui permettra de déclarer sa flamme à Gretchen.
Une super découverte et un véritable régal de lecture!
Hélène
Traduit de l'américain par Estelle Flory. Paru en septembre 2019. Aussi disponible en version numérique.
Kerry Hudson publie un récit autobiographique à dimension sociale, où elle raconte les effets qu'a eue sur elle une enfance vécue dans la pauvreté. Tâchant de réconcilier son présent (d'écrivaine reconnue, en bonne santé, dans une relation stable et aimante) et son passé (d'enfant malmenée par son milieu social, son entourage, ses conditions de vie), elle retourne dans les villes où elle a vécu petite, certaines parmi les plus pauvres d'Ecosse et d'Angleterre. Sans jugement et de façon très personnelle, elle relate ses pèlerinages et ses rencontres, dans un livre qui nous balade entre les années 80 et notre époque, en passant par les années 90 où se déroulèrent ses cruciales années d'adolescence. À partir du récit de sa propre vie, Kerry Hudson apporte une certaine visibilité aux exclus, aux invisibles. Elle s'interroge sur les rouages d'un système qui fait se perpétuer, génération après génération, les mêmes schémas de vie et les mêmes blessures.
Un très beau texte qui incite à la réflexion.
Hélène
Paru en janvier 2020. Traduit de l'anglais (Ecosse) par Florence Lévy-Paolini, aussi disponible au format numérique.
Une famille recomposée quitte la côte Est pour se diriger vers la frontière mexicaine. La mère est obsédée par le sort des enfants d’Amérique Centrale qui tentent de traverser la frontière Mexique-USA. Le père est fasciné par le peuple Apache et le personnage de Géronimo. Ils sont tous deux documentaristes sonores. Pour mener à bien leurs recherches, ils entament un road-trip à travers les Etats-Unis. Ce voyage sera aussi l’occasion d’une véritable introspection du couple et de la famille lorsque les centres d’intérêts de chacun diffèrent et s’éloignent les uns des autres...
Ce roman raconte une vraie histoire, tout en abordant de nombreuses questions : quelle est, dans notre société, la place de l’archive, du document, de l’art ? Quel équilibre entre passion professionnelle et vie familiale ? Comment un couple vieillit-il ? Une lecture marquante !
Catherine M.
Paru en août 2019. Traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Nicolas Richard. Existe aussi au format numérique.
Elles sont huit femmes. Huit femmes mennonites illettrées et considérées à peine mieux que du bétail, qui se réunissent en secret pour discuter de leur avenir, en réaction à la vague de viols qu’elles ont subi de la part des hommes de leur communauté. Elles ont 24 heures pour décider : ne rien faire et rester, rester et lutter ou partir vers un monde qui leur est inconnu. Un seul homme est accepté lors de leurs discussions, l’instituteur, qui va retranscrire leurs débats en anglais. Miriam Toews nous livre un roman fort, inspiré de faits réels, et donne voix à ces femmes courageuses, résilientes et capables de traits d’humour, sur le chemin de leur émancipation. Puissant et inspirant!
Catherine D.
Paru en août 2019, traduit de l’anglais (Canada) par Lori Saint-Martin et Paul Gagné. Existe aussi au format numérique.
Girl est l’histoire d’une jeune adolescente nigériane, enlevée par Boko Haram et qui nous raconte, à la première personne, la nuit de l’enlèvement, ses années de captivité mais aussi sa fuite, son retour au village. Une histoire d’une grande force littéraire et narrative. Dès les premières pages, on est happé par le récit et le style de l’autrice qui vient d’ailleurs d’être récompensée par le jury du Prix Femina. C’est un livre assez dur mais qu’on n’a pourtant pas envie de lâcher. Après ce genre de lecture, on se dit que l’être humain est plein de ressources et que les rencontres peuvent mener au pire comme au meilleur. Une lecture essentielle.
Prix spécial Femina étranger 2019.
Catherine M.
Paru en août 2019. Traduit de l'anglais (Irlande) par Aude de Saint-Loup. Existe aussi au format numérique.
La suite tant attendue de La Servante Écarlate, publié en français en 1987 et adapté en série télévisée depuis 2017.
Nous sommes de retour à Galaad, quinze ans après les événements du premier livre. La théocratie est toujours bien en place, mais commence à montrer des signes de faiblesse, pourrissant de l'intérieur depuis des années... Tante Lydia, un personnage apparaissant dans le premier livre, raconte l'histoire de la République. De sa fondation, à laquelle elle a été contrainte de participer, à ce qui se trame dans les coulisses du pouvoir depuis le début.
La narration est également assurée en alternance par Agnès, la fille d'un Commandant de haut rang, sur le point d'être mariée à un des meilleurs partis de Galaad; et celui de Daisy, une adolescente ayant grandi de l'autre côté de la frontière, au Canada.
On retrouve avec plaisir (et effroi) l'univers dystopique construit avec talent par Margaret Atwood!
Hélène
Traduit de l'anglais (Canada) par Sylvaine Rue. Aussi disponible en version numérique.
Pete Fromm n’a pas son pareil pour décrire l’espoir et le désir de vivre, même quand tout semble éteint. Marnie et Taz vivent heureux, insouciants et bohèmes dans leur petite maison qu’ils rénovent au rythme lent de l’argent qui rentre au compte-goutte. Mais quand Marnie meurt en donnant naissance à leur fille, c’est tout l’univers de Taz qui s’effondre…
Pete Fromm nous entraine sur le douloureux chemin de la reconstruction, et fait de ce jeune homme un rescapé de l’amour, un père en devenir, un homme qui tremblera mais n’abandonnera pas la lourde responsabilité d’élever leur enfant, entouré de l’ami de toujours Rudy, de la baby-sitter Elmo et de la belle-mère Lauren. Magnifiquement écrit, on pleure et on rit tout le long de ces cinq cent neuf jours de retour à la vie.
Catherine D.
Paru en août 2019, traduit de l’anglais (USA) par Juliane Nivelt. Existe aussi au format numérique.
Gus Voorheest, médecin dans un Centre pour femmes, dans l'Ohio, est assassiné le 2 novembre 1999, par Luther Dunphy. Gus est un idéaliste et un travailleur acharné, père de trois enfants, Naomi, Darren et Mélissa, il s'éloigne souvent de sa famille pour accomplir ce qu'il considère comme son devoir. Dans l'Etat de l'Ohio, un mouvement antiavortement très organisé est financé par des Républicains conservateurs. Bien que Gus sauve des foetus, autant qu'il pratique l'avortement, pour ses ennemis, il est un "tueur d'enfants".
"Les gens qui venaient à la clinique devaient passer devant ces ardents chrétiens ...qui s'élançaient souvent en hurlant à l'arrivée d'une jeune fille ou d'une femme;"
"Fervents, exaspérants, semblant répéter infatigablement, à l'infini, ces mots... cessez de vous mentir, aucun bébé ne choisit de mourir..."Dieu aime votre bébé.."
Luther Dunphy est un excellent charpentier, un peu bourru, de 39 ans. Qu'est-ce qui a pu pousser ce père de famille à un tel crime ? Luther, blessé par différents événements qui ont jalonné sa vie, se sent investi d'une mission divine qui lui occulte la réalité. Meurtri, par un sentiment de culpabilité dans l'accident mortel qui a tué un de ses enfants et, par son échec à l'école pastorale, qui l'a empêché d'être le pasteur de l'église qu'il fréquente assidûment, l'église missionnaire de Jésus de Saint Paul. Sa rencontre avec le charismatique activiste antiavortement , le professeur Wohlman, sera décisive. "Nous déclarons notre allégeance à la Parole de Jésus et non à la Loi des hommes.
Ce meurtre et ses conséquences dramatiques laissent leurs familles respectives dans un désarroi extrême. Les deux filles aînées sont particulièrement ébranlées par la perte de leur père. Sept ans après l'enterrement de Gus, Naomi cherche à en dresser le portrait et retourne sur les lieux des faits. Dawn Dunphy se lance dans le monde de la boxe comme exutoire et cherche à dépasser ses limites.
Sept ans après la tragédie, trouveront-elles une forme de paix ?
J.C Oates construit ce roman sous forme de kaléidoscope et donne la parole à tous les protagonistes. Elle étudie chaque personnage, ses motivations, les justifications que chacun se donne. Elle met en cause la frontière ténue entre le bien et le mal, sans jugement. Brillant!
Véronique
Paru en septembre 2019, traduit de l'américain par Claude Seban. Disponible également au format numérique.
Comment un des magnats les plus en vue de New York voit-il la vie qu'il a bâtie se déliter petit à petit jusqu'à s'effondrer ?
Jay Gladstone, la cinquantaine fringante, est à la tête d'une considérable fortune immobilière. Il est également le propriétaire d'une équipe de basket, une passion qui date de sa jeunesse.
Une erreur fatidique l'entraînera dans une chute vertigineuse. Et ce renversement de situation est mené tambour battant, dans une Amérique à l'ambiance électrique.
Ne pas trop dire ...
Le bûcher des vanités de Tom Wolfe compte parmi les romans préférés de Seth Greenland. A la lecture de Mécanique de la chute, personne ne s'en étonnera.
Véronique
Paru en août 2019, traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Jean Esch. Existe aussi au format numérique.
Ils s'appellent Bern, Nicola et Tommaso. Ils sont adolescents et empreints d'idéaux, dans cette ferme isolée au coeur des Pouilles. Teresa les rencontre un été et toute sa vie en sera bouleversée, marquée de leur(s) empreinte(s). Fascinée par Bern, le plus jusqu'au-boutiste des trois "frères", elle épousera sa soif d'absolu, son amour de la nature, la vie en communauté et toujours leurs vies vont se croiser, se fondre les unes dans les autres, au plus près des corps et des pensées, malgré les absences, les non-dits, les secrets. Teresa va lutter pour garder cet amour intact, elle abandonnera quelques plumes dans cette quête éperdue d'amour et d'avenir dans ce monde en transition.
Paolo Giordano nous convie au coeur de l'adolescence, dans ses ruptures et ses désirs, dans ses extrêmes et son innocence. Les années 90 sont évoquées, les combats en faveur de l'écologie et la préservation de la nature sont le terreau de cette histoire où la vie et la mort se côtoient de près, où les tentations destructrices sont assumées, où la soif d'appartenance au clan se dispute à la réalisation de rêves plus concrets...
Très beau!
Catherine D.
Paru en août 2019, traduit de l'italien par Nathalie Bauer.
Avez-vous déjà eu envie de mettre votre vie sur pause, rien que quelques semaines, le temps de souffler un peu?
C'est ce que va faire la narratrice de ce roman. À l'aide de divers somnifères et opiacés prescrits par une psychiatre un peu laxiste, elle décide d'hiberner pendant un an, dans son appartement new-yorkais. La jeune femme est plutôt riche (ayant hérité de parents décédés dans un accident), plutôt belle (selon Reva, sa meilleure amie par défaut). Elle est diplômée de Princeton et travaille vaguement dans une galerie d'art contemporain à Manhattan. Mais elle décide de tout mettre entre parenthèses pour plonger dans un profond sommeil, entrecoupé de courtes périodes de réveil somnolent pour se nourrir et regarder la télé.
Le ton est léger, le propos est ironique et dérangeant. On rit (jaune) en suivant les aventures de cette Belle au bois dormant shootée mais la fin du livre est une claque qui fait qu'il reste longtemps avec nous après sa lecture... À découvrir!
Hélène
Traduit de l'américain par Clément Baude. Paru en août 2019, disponible aussi au format numérique.
C'est une vraie délectation de retrouver Benjamin Trotter et les personnages de Bienvenue au club et du Cercle fermé, et de renouer avec un Jonathan Coe portraitiste d'époque dans une satire sociale et politique qui excelle à croquer l'air du temps, sur fond de pré-Brexit.
Les quinquagénaires confiants qui ne croient pas une seconde que le référendum puisse donner lieu à un "non" à l'Europe, le journaliste éberlué par la légèreté politicienne, l'adolescente pourfendeuse d'oppression, la protection des minorités sexuelles, les subtils avatars du racisme ordinaire, la précarité qui déborde de ses frontières habituelles : Jonathan Coe est bel et bien resté branché aux phénomènes de société de son temps et du nôtre, il a gardé sa délicieuse ironie et dans le même temps, ils nous tient en haleine avec des personnages attachants, humains-trop-humains et un scénario savamment construit.
Plaisir et réflexion garantis !
Natacha
Paru en août 2019. Traduit de l'anglais par Josée Kamoun.
L’auteur, Nigérian exilé aux Etats-Unis, se met en scène dans son retour dans sa ville natale. Il y dépeint de manière objective et minimaliste les interactions qui parsèment son itinéraire. Entre corruption, violence, vétusté, il dresse un portrait critique d’un pays magnifique, aujourd’hui en perdition. Par un style épuré et des clichés pris par lui-même, Teju Cole raconte un récit plus universel qu’il n’y paraît.
Olivier
Paru en octobre 2018. Traduit de l'anglais par Serge Chauvain. Existe aussi au format numérique.
Eddie Brown prépare le combat d’une vie. S’il gagne dans quelques semaines, il sera le nouveau champion de boxe. Un journaliste le suit dans la préparation minutieuse de ce combat essentiel, ces jours déterminants qui précèdent le combat. C’est aussi l’occasion pour Doc, son mentor, son père spirituel, d’accomplir sa carrière en point d’orgue. Au-delà du sport, ce superbe roman aux dialogues succulents et au style sec et musclé met en jeu les plus belles valeurs de l’espèce humaine. L’intrigue nous tient en haleine, le suspense quant au dénouement va crescendo. Encore un bijou de cet éditeur.
Olivier
Traduit de l'anglais pas Emmanuelle Aroson. Paru en février 2019.
Saga familiale, écriture incisive, personnages aussi attachants que cruels, plongée dans l’Amérique. Voici un livre dense où les époques s’entremêlent, où petite et grande histoires se croisent, une lecture qui marque, qui nous emporte dans un tourbillon. Extrêmement touchant, prenant. Un roman de 600 pages où on ne s’ennuie pas une minute.
Catherine M.
Paru en janvier 2019. Traduit de l'anglais (États-Unis) par Mathilde Bach. Existe aussi au format numérique.
Un diptyque à l'atmosphère onirique envoûtante signé par un des maîtres de la littérature japonaise contemporaine : Haruki Murakami himself ! L'auteur promène le lecteur sur le fil narratif tendu entre le réel et l'imaginaire... Un "polar" fantastique qui nous tient en haleine et nous transporte par la beauté de son écriture !
Delphine
Paru en octobre 2018 en 2 tomes. Existe aussi au format numérique.
Quel plaisir de retrouver l’écriture fluide et le style de William Boyd! Cette fois, il nous emmène à la suite du jeune Brodie Moncur, fils d’un pasteur intraitable et accordeur surdoué à l’oreille absolue, employé d’un fabricant de pianos à Edimbourg en cette fin de 19e siècle. Sa vie est romanesque en diable, entre voyages à Paris, Saint-Pétersbourg ou Vienne et un duel à l’ancienne qui l’enverra s’exiler sur les îles de la côte indienne, le tout sur fond d’amour passionné et absolu, de musique évidemment et de bouleversements du monde. Emotions et aventures sont au rendez-vous pour un roman enthousiasmant !
Catherine D.
Paru en mai 2019, traduit de l'anglais par Isabelle Perrin. Existe aussi au format numérique.