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Nos lectures
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Voici un roman épistolaire très attachant qui nous décrit avec beaucoup de vie l'époque où des artistes avant-gardistes comme Paul Gauguin ou Vincent Van Gogh ont révolutionné le monde artistique.
1888, Hugo Boch, héritier d'une riche famille belge, décide d'aller passer quelques mois à Pont-Aven en Bretagne, dans une pension de famille, avec une bande d'artistes précurseurs à la créativité débordante, afin de se spécialiser dans un art tout nouveau : la photographie. Commence une période foisonnante pour le jeune homme, qu'il décrira dans ses nombreuses lettres à sa cousine, Hazel, qui étudie la peinture à Paris, et à son meilleur ami, Tobias, inscrit aux Beaux-Arts à Bruxelles.
Anne Percin nous plonge littéralement dans cette époque d'effervescence artistique, entre la Bretagne, Montmartre et Bruxelles, et nous donne à réfléchir sur les codes dans l'Art et sur l'art de les bouleverser... Elle parvient à lier avec beaucoup d'habileté la réalité historique et la fiction, en mêlant intimement les destins de grands peintres et de personnages de fiction.
Un roman à la lecture très agréable, fluide. Passionnant !
Delphine
Rentrée littéraire - août 2014
Il nous raconte avec humour et honnêteté un pan d'histoire a priori pas « sexy » : celle des hommes qui ont contribué à installer le christianisme, au premier siècle. Ce faisant, il nous captive et nous questionne. Son livre est érudit, intelligent, ouvertement partial (on l'est toujours). Il se met lui-même en scène sans complaisance. C'est bien Emmanuel Carrère... A lire, une fois de plus.
Natacha
Rentrée littéraire - août 2014
Oriane Jeancourt Galignani part d'un fait divers qui a marqué le Texas il y a quelques années. Une femme américaine a été poursuivie pour avoir entretenu des relations sexuelles avec quatre de ses élèves, tous majeurs... Mais au Texas, une loi de 2003 interdit les relations enseignants-élèves. Elle sera dès lors jugée pour son méfait et lourdement condamnée. A travers ce roman, l'auteur dresse le portrait d'une Amérique ultra-puritaine, qui va juger une femme sur ses préférences sexuelles. On découvre cette femme libérée, étonnante, et dotée d'un certain appétit pour la gent masculine... Mais est-elle pour autant une criminelle ?
Au fil du livre, on est plongé dans une sorte de huis-clos qui a pour cadre le tribunal et la salle d'audience. En parallèle, ce sont les faits qui sont dévoilés au jury, et au lecteur par la même occasion, qui se retrouve en position de voyeur pour juger des gestes de cette mère de famille presque sans histoires.
Une livre qui se lit facilement, d'un seul tenant.
Catherine
Rentrée littéraire - août 2014
Catherine
Rentrée littéraire - août 2014
Situé entre l'essai et le roman, Un monde flamboyant nous emmène sur les trace d'Harriet Burden, artiste new yorkaise intrigante. Hustvedt commence par raconter le cheminement qui l'a amenée à découvrir Burden et l'enquête qu'elle a ensuite réalisée pour construire son roman. Après quelques dizaines de pages, on est happé par la vie de cette femme qui, faute d'être reconnue sous son nom, va utiliser des pseudonymes pour exposer. Ces "pseudonymes" sont des hommes (jeunes et beaux) qui séduisent les galeries et la presse. Car, selon elle, une femme (qui plus est l'épouse d'un collectionneur de renom, pas spécialement belle, ni jeune) est discriminée dans la course à la reconnaissance dans le milieu de l'art. Paranoïa ou fait avéré ? Hustvedt nous laisse y réfléchir.
C'est un magnifique portrait de femme combattive, une vraie artiste qu'on rencontre à travers ce livre. Siri Hutsvedt propose par ailleurs une série de notes de bas de page qui complètent les propos de Burden et qui apportent un éclairage philosophique intéressant à la lecture du récit. A travers ce roman, on découvre également le milieu artistique new yorkais et l'oeuvre de Burden en particulier, que les descriptions de ses installations délirantes donnent envie de connaître davantage. Un livre particulier, pas évident à aborder, mais qui vaut le détour.
Catherine
Rentrée littéraire - septembre 2014
« Votre fille, c'est une catastrophe. »
Il n'en faut pas plus à n'importe quel parent pour se tourmenter l'esprit, et c'est ce que fait la narratrice quand l'institutrice de sa fille lui lance cette phrase dont on saura plus tard qu'elle a été prononcée avec une certaine désinvolture.
La narratrice évoque son quotidien avec sa fille et se souvient de sa propre scolarité, marquée par un épisode humiliant et culpabilisant, le tout entrecoupé des modes d'emploi d'appareils électroménagers (parfois délirants!) qu'elle rédige pour son travail. La folie affleure mais ne vainc pas, l'écriture nerveuse et vivante en rend bien compte...
Un livre très prenant qui parle d'école et de stigmatisation, d'injustice aussi, et de ce que tout ça peut produire dans l'équilibre et les pensées d'une mère, d'un enfant. Révoltant parfois, drôle souvent, ce livre nous parle d'un monde qui reste cruel, à l'école et en général.
A lire, vraiment.
Natacha
Rentrée littéraire - août 2014
Fascinant roman au coeur du Texas. Une page de l'histoire des Etats-Unis, à travers les voix entremêlées de trois personnes d'une même famille de 1830 à nos jours.
Eli, le patriarche, fils de pionniers, est enlevé par les Comanches. Il vivra trois ans parmi eux puis reviendra parmi les blancs.
Peter, son fils, plus timoré que son père, a du mal à trouver sa place dans cette époque violente. Et enfin Jeannie, la petite fille de Peter, reprendra la direction du ranch et s'enrichira grâce au pétrole.
De la lutte des Indiens pour sauvegarder leurs terres aux opérations menées par les Rangers, en passant par la Guerre de Sécession...un livre d'une grande densité.
Philipp Meyer est un merveilleux conteur.
Véronique B.
Rentrée littéraire - août 2014
Olivier Adam est un homme en colère, mais avec un grand coeur et une sensibilité à fleur de peau. Il éprouve une empathie évidente pour les personnages qui traversent ce roman, sur fond de nature déchaînée.
Un texte noir, social, lucide et une très belle écriture.
Véronique B.
Rentrée littéraire - août 2014
Premier roman de Steve Tesich, auteur du génialissime "Karoo", "Price" a été écrit en 1982, mais traduit pour la première fois en français en 2014... Et c'est une excellente chose car ce roman est d'une force immense ! Steve Tesich nous y raconte comment Daniel Price, jeune américain des années soixante, fraîchement sorti de terminale, s'égare le temps d'un été dans son monde intérieur et se complait à errer dans cette zone floue coincée entre le monde facile de l'adolescence et la réalité brutale d'un monde adulte qu'il n'ose encore affronter. Mais cet été est d'une violence rare pour Daniel, entre l'agonie de son père en phase terminale d'un cancer, et la découverte d'un amour tempétueux avec la troublante Rachel. "Price" est une oeuvre fondatrice, fougueuse, vibrante, lumineuse et obscure à la fois qui nous donne à réfléchir sur la liberté de tout un chacun de vivre sa vie dans un monde où les destins semblent tout tracés. « Aujourd'hui, j'ai quitté l'endroit où j'ai grandi, convaincu que le destin n'est qu'un mirage. Pour autant que je sache, il n'y a que la vie, et je me réjouis à l'idée de la vivre. » Un roman à lire sans hésiter.
Delphine
Rentrée littéraire - août 2014
Geneviève Brisac a bâti là des personnages profondément bouleversants et humains. Deux soeurs qui convoquent leur jeunesse engagée, combattante, passionnée, conflictuelle. Des idéaux et de l'amertume, mais aussi des moments très actuels et vivants, comme ce portrait d'une maison parisienne occupée par des clandestins ou ce quotidien d'une maison médicale avec son cortège de détresse. Ce roman vient nous chercher.
Natacha
Rentrée littéraire - août 2014
Voici peut-être une des oeuvres les plus personnelles de David Foenkinos. Il y raconte sa fascination pour Charlotte Salomon, cette artiste peintre expressionniste juive allemande, à la sensibilité écorchée, au destin marqué par la tragédie, fauchée à vingt-six ans par la terrible machine nazie. Si ce livre est d'abord le portrait bouleversant de Charlotte, depuis son enfance jusqu'à sa disparition dans les camps de la mort en 1943, il est aussi l'expression touchante de l'émotion de David Foenkinos pour cette artiste. Une émotion telle qu'il nous raconte avoir mis des années avant de trouver la forme pour écrire ce livre, une forme toute singulière puisqu'elle s'apparente davantage à de la poésie, faite de phrases courtes, de silences et de retours à la ligne, pour laisser respirer son texte, comme un hommage solennel. Un roman émouvant, tendre, à découvrir.
Charlotte a reçu le prix Renaudot 2014 et le prix Goncourt des lycéens.
Delphine
Rentrée littéraire - août 2014
Ce roman superbement écrit (on n'en attendait pas moins d'Alice Ferney) est un très bel hymne à la beauté sous-marine. Mais c'est aussi le portrait d'un activiste écologiste et un bel éclairage sur la question de la violence dans la militance. Le personnage de Magnus Wallace y est brillamment construit, vivant, charismatique, entier. Alice Ferney brille par sa plume et son sujet, et le détour en vaut la peine. Le livre nous questionne, peut même nous heurter parfois, le tout dans une langue qui se déguste comme un long dîner raffiné, savoureux, jamais lourd.
Natacha
Rentrée littéraire - août 2014
Une faiseuse d'anges en 1908, un internat de garçons en 1974 et la famille du directeur qui disparaît le samedi de Pâques. La seule survivante, Ebba, revient sur les lieux trente ans plus tard et c'est encore une fois le passé de Fjällbacka qui va donner les clés des drames d'aujourd'hui, grâce aux recherches de l'attachante Erica Falck et à l'enquête de son compagnon, l'inspecteur Patrick Hedström. Passionnant !
Véronique G.
Récemment, j'ai découvert la maison d'édition Tusitala via le roman "La révolte des cafards". Un roman qui m'a passionnée et entraînée dans l'histoire des Chicanos, ces Mexicains-Américains qui se sont battus contre les discriminations faites à leur égard dans les années 70 dans le sud des États-Unis.
L'auteur qui nous livre en réalité une autobiographie, fut un avocat chicano. Il nous raconte les émeutes, les procès collectifs, les soirs de fêtes, les moments de fatigue et de doute. Au cours de sa carrière, Acosta va aller jusqu'à mettre en cause la justice américaine en dénonçant la constitution des jurys lors des procès. Un excellent roman-récit qui nous permet de découvrir un pan (pas très rose) de l'histoire américaine. Une maison d'édition à suivre car elle a réussi a dégoter ici une petite pépite encore jamais traduite en français. Une vraie belle découverte de cette année 2014.
Catherine
Maud, quadragénaire aussi attachante qu'exaspérante, est atteinte de la maladie d'Alzheimer. Deux disparitions mystérieuses l'entourent, celle de sa sœur plus de 60 ans en arrière et celle de sa proche amie, Élisabeth, disparue tout récemment. Ces deux événements seraient-ils liés ? Maud parviendra-t-elle à faire surgir suffisamment de souvenirs du fond de sa mémoire trouée pour percer le mystère de ces disparitions ?
Roman plus que véritable thriller, ce fut un bon moment de lecture. Pour ma part, un des grands intérêts du livre a résidé dans l'approche faite de la maladie d’Alzheimer via le personnage de Maud. Certains passages manquent un peu de rythme mais pour un premier roman, c'est une très agréable surprise. Une auteur à suivre donc...
Catherine
Un tableau par page et, à chaque fois, la phrase qui tue... C'est poétique, c'est drôle, philosophique aussi. Ce sont des évidences décalées faites de mots détournés, qui vont chercher l'enfant qui vibre dans chaque adulte et l'adulte qui dort dans chaque enfant.
Un inclassable, à déguster tout simplement...
Natacha
Le sanglier est une pépite écrite par Pierre Luccin à la toute fin de sa vie, en 2001. Cet auteur italien nous entraîne au cœur de la forêt, auprès de Daniel. Daniel est marginal, solitaire et décide de vivre différemment, au milieu de la nature, après son retour de la guerre. Cependant, son attitude bouscule les conventions, dérange, intrigue. Daniel est un homme désabusé, qui tente de survivre après avoir vécu l'horreur. Il est tantôt doux, tantôt colérique, voir enragé; à l'image de la langue dans ce texte, parfois poétique, parfois brutale et rude, à l'image également de l'auteur qui semble s'être inspiré de son propre vécu pour nous parler de Daniel, dit "Le sanglier".
Catherine
Ce matin, jour de congé pour moi, je me plonge dans ce livre après avoir conduit les enfants à l"école. Comme souvent, les minutes sont comptées pour préparer chacun à temps, la lecture du livre tombe donc à point pour méditer sur cette organisation matinale. Dans cet ouvrage, l'auteur propose de prendre le temps, de s'arrêter dans le tumulte du quotidien pour respirer, se détendre, s'écouter, s'étirer, tout cela avec des mots abordables pour les enfants à partir de 5 ans. On y lit des choses qu'on connait parfois, mais cela fait du bien de les entendre à nouveau. On y découvre aussi de nouvelles idées, de nouvelles pistes pour aider nos enfants (et nous-mêmes) à vivre dans un monde d’hyper stimulation. Un CD accompagne le livre pour proposer des exercices à faire seul ou en famille. Voilà un bien chouette bouquin.
Catherine