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Oriane Jeancourt Galignani part d'un fait divers qui a marqué le Texas il y a quelques années. Une femme américaine a été poursuivie pour avoir entretenu des relations sexuelles avec quatre de ses élèves, tous majeurs... Mais au Texas, une loi de 2003 interdit les relations enseignants-élèves. Elle sera dès lors jugée pour son méfait et lourdement condamnée. A travers ce roman, l'auteur dresse le portrait d'une Amérique ultra-puritaine, qui va juger une femme sur ses préférences sexuelles. On découvre cette femme libérée, étonnante, et dotée d'un certain appétit pour la gent masculine... Mais est-elle pour autant une criminelle ?
Au fil du livre, on est plongé dans une sorte de huis-clos qui a pour cadre le tribunal et la salle d'audience. En parallèle, ce sont les faits qui sont dévoilés au jury, et au lecteur par la même occasion, qui se retrouve en position de voyeur pour juger des gestes de cette mère de famille presque sans histoires.
Une livre qui se lit facilement, d'un seul tenant.
Catherine
Rentrée littéraire - août 2014
Catherine
Rentrée littéraire - août 2014
« Votre fille, c'est une catastrophe. »
Il n'en faut pas plus à n'importe quel parent pour se tourmenter l'esprit, et c'est ce que fait la narratrice quand l'institutrice de sa fille lui lance cette phrase dont on saura plus tard qu'elle a été prononcée avec une certaine désinvolture.
La narratrice évoque son quotidien avec sa fille et se souvient de sa propre scolarité, marquée par un épisode humiliant et culpabilisant, le tout entrecoupé des modes d'emploi d'appareils électroménagers (parfois délirants!) qu'elle rédige pour son travail. La folie affleure mais ne vainc pas, l'écriture nerveuse et vivante en rend bien compte...
Un livre très prenant qui parle d'école et de stigmatisation, d'injustice aussi, et de ce que tout ça peut produire dans l'équilibre et les pensées d'une mère, d'un enfant. Révoltant parfois, drôle souvent, ce livre nous parle d'un monde qui reste cruel, à l'école et en général.
A lire, vraiment.
Natacha
Rentrée littéraire - août 2014
Fascinant roman au coeur du Texas. Une page de l'histoire des Etats-Unis, à travers les voix entremêlées de trois personnes d'une même famille de 1830 à nos jours.
Eli, le patriarche, fils de pionniers, est enlevé par les Comanches. Il vivra trois ans parmi eux puis reviendra parmi les blancs.
Peter, son fils, plus timoré que son père, a du mal à trouver sa place dans cette époque violente. Et enfin Jeannie, la petite fille de Peter, reprendra la direction du ranch et s'enrichira grâce au pétrole.
De la lutte des Indiens pour sauvegarder leurs terres aux opérations menées par les Rangers, en passant par la Guerre de Sécession...un livre d'une grande densité.
Philipp Meyer est un merveilleux conteur.
Véronique B.
Rentrée littéraire - août 2014
Olivier Adam est un homme en colère, mais avec un grand coeur et une sensibilité à fleur de peau. Il éprouve une empathie évidente pour les personnages qui traversent ce roman, sur fond de nature déchaînée.
Un texte noir, social, lucide et une très belle écriture.
Véronique B.
Rentrée littéraire - août 2014
Premier roman de Steve Tesich, auteur du génialissime "Karoo", "Price" a été écrit en 1982, mais traduit pour la première fois en français en 2014... Et c'est une excellente chose car ce roman est d'une force immense ! Steve Tesich nous y raconte comment Daniel Price, jeune américain des années soixante, fraîchement sorti de terminale, s'égare le temps d'un été dans son monde intérieur et se complait à errer dans cette zone floue coincée entre le monde facile de l'adolescence et la réalité brutale d'un monde adulte qu'il n'ose encore affronter. Mais cet été est d'une violence rare pour Daniel, entre l'agonie de son père en phase terminale d'un cancer, et la découverte d'un amour tempétueux avec la troublante Rachel. "Price" est une oeuvre fondatrice, fougueuse, vibrante, lumineuse et obscure à la fois qui nous donne à réfléchir sur la liberté de tout un chacun de vivre sa vie dans un monde où les destins semblent tout tracés. « Aujourd'hui, j'ai quitté l'endroit où j'ai grandi, convaincu que le destin n'est qu'un mirage. Pour autant que je sache, il n'y a que la vie, et je me réjouis à l'idée de la vivre. » Un roman à lire sans hésiter.
Delphine
Rentrée littéraire - août 2014
Geneviève Brisac a bâti là des personnages profondément bouleversants et humains. Deux soeurs qui convoquent leur jeunesse engagée, combattante, passionnée, conflictuelle. Des idéaux et de l'amertume, mais aussi des moments très actuels et vivants, comme ce portrait d'une maison parisienne occupée par des clandestins ou ce quotidien d'une maison médicale avec son cortège de détresse. Ce roman vient nous chercher.
Natacha
Rentrée littéraire - août 2014
Voici peut-être une des oeuvres les plus personnelles de David Foenkinos. Il y raconte sa fascination pour Charlotte Salomon, cette artiste peintre expressionniste juive allemande, à la sensibilité écorchée, au destin marqué par la tragédie, fauchée à vingt-six ans par la terrible machine nazie. Si ce livre est d'abord le portrait bouleversant de Charlotte, depuis son enfance jusqu'à sa disparition dans les camps de la mort en 1943, il est aussi l'expression touchante de l'émotion de David Foenkinos pour cette artiste. Une émotion telle qu'il nous raconte avoir mis des années avant de trouver la forme pour écrire ce livre, une forme toute singulière puisqu'elle s'apparente davantage à de la poésie, faite de phrases courtes, de silences et de retours à la ligne, pour laisser respirer son texte, comme un hommage solennel. Un roman émouvant, tendre, à découvrir.
Charlotte a reçu le prix Renaudot 2014 et le prix Goncourt des lycéens.
Delphine
Rentrée littéraire - août 2014
Ce roman superbement écrit (on n'en attendait pas moins d'Alice Ferney) est un très bel hymne à la beauté sous-marine. Mais c'est aussi le portrait d'un activiste écologiste et un bel éclairage sur la question de la violence dans la militance. Le personnage de Magnus Wallace y est brillamment construit, vivant, charismatique, entier. Alice Ferney brille par sa plume et son sujet, et le détour en vaut la peine. Le livre nous questionne, peut même nous heurter parfois, le tout dans une langue qui se déguste comme un long dîner raffiné, savoureux, jamais lourd.
Natacha
Rentrée littéraire - août 2014
Une faiseuse d'anges en 1908, un internat de garçons en 1974 et la famille du directeur qui disparaît le samedi de Pâques. La seule survivante, Ebba, revient sur les lieux trente ans plus tard et c'est encore une fois le passé de Fjällbacka qui va donner les clés des drames d'aujourd'hui, grâce aux recherches de l'attachante Erica Falck et à l'enquête de son compagnon, l'inspecteur Patrick Hedström. Passionnant !
Véronique G.
Récemment, j'ai découvert la maison d'édition Tusitala via le roman "La révolte des cafards". Un roman qui m'a passionnée et entraînée dans l'histoire des Chicanos, ces Mexicains-Américains qui se sont battus contre les discriminations faites à leur égard dans les années 70 dans le sud des États-Unis.
L'auteur qui nous livre en réalité une autobiographie, fut un avocat chicano. Il nous raconte les émeutes, les procès collectifs, les soirs de fêtes, les moments de fatigue et de doute. Au cours de sa carrière, Acosta va aller jusqu'à mettre en cause la justice américaine en dénonçant la constitution des jurys lors des procès. Un excellent roman-récit qui nous permet de découvrir un pan (pas très rose) de l'histoire américaine. Une maison d'édition à suivre car elle a réussi a dégoter ici une petite pépite encore jamais traduite en français. Une vraie belle découverte de cette année 2014.
Catherine
Maud, quadragénaire aussi attachante qu'exaspérante, est atteinte de la maladie d'Alzheimer. Deux disparitions mystérieuses l'entourent, celle de sa sœur plus de 60 ans en arrière et celle de sa proche amie, Élisabeth, disparue tout récemment. Ces deux événements seraient-ils liés ? Maud parviendra-t-elle à faire surgir suffisamment de souvenirs du fond de sa mémoire trouée pour percer le mystère de ces disparitions ?
Roman plus que véritable thriller, ce fut un bon moment de lecture. Pour ma part, un des grands intérêts du livre a résidé dans l'approche faite de la maladie d’Alzheimer via le personnage de Maud. Certains passages manquent un peu de rythme mais pour un premier roman, c'est une très agréable surprise. Une auteur à suivre donc...
Catherine
Le sanglier est une pépite écrite par Pierre Luccin à la toute fin de sa vie, en 2001. Cet auteur italien nous entraîne au cœur de la forêt, auprès de Daniel. Daniel est marginal, solitaire et décide de vivre différemment, au milieu de la nature, après son retour de la guerre. Cependant, son attitude bouscule les conventions, dérange, intrigue. Daniel est un homme désabusé, qui tente de survivre après avoir vécu l'horreur. Il est tantôt doux, tantôt colérique, voir enragé; à l'image de la langue dans ce texte, parfois poétique, parfois brutale et rude, à l'image également de l'auteur qui semble s'être inspiré de son propre vécu pour nous parler de Daniel, dit "Le sanglier".
Catherine
Qu'est-ce que j'aime tant dans La maison dans l'arbre...? Mitsuyo Kakuta nous présente des personnages qui se découvrent sans racines et tout en même temps, le lecteur s'interroge... qu'est-ce qu'avoir des racines aujourd'hui? Dans cette famille qui, de génération en génération, semble livrer son destin au chaos, au hasard ou à un rêve d'ailleurs trop impalpable, un jeune homme désoeuvré, mû par une soudaine et vive envie de comprendre, emmène sa grand-mère en voyage sur les traces de son passé, en Mandchourie. Voici un beau portrait d'une famille japonaise d'aujourd'hui, et une fenêtre aussi sur des épisodes historiques douloureux du siècle dernier.
Natacha
Geel, petite bourgade flamande, est connue depuis le Moyen-Age pour accueillir une communauté de malades mentaux au sein des familles. L'auteur y imagine la rencontre entre deux marginaux : Thérèse, jeune fille née d'une mère folle morte en couches, et hébergée dans une famille bourgeoise du village, et Vincent Van Gogh, de passage dans la région au gré de ses vagabondages dans les années 1880. Par une écriture très sensible et sensuelle, Giovanni Montanaro décrit la vie si particulière à Geel, et la découverte émerveillée de la couleur et de la peinture par ces deux jeunes en marge de la société, allumés. Belle ambiance et belle réussite !
Delphine
A l'Automobile Club, les diplomates anglais et la haute société égyptienne côtoient les serviteurs venus en grande partie des régions pauvres de la Haute-Égypte. Nous sommes dans les années 1940, l’Égypte est encore une colonie anglaise, les femmes commencent à entreprendre des études, des mouvements de protestation contre les Anglais sont en marche, l’Égypte est en pleine ébullition.
Ce roman très abouti, nous propose de rencontrer des personnages particulièrement attachants: une mère de famille et ses quatre enfants aux parcours et aux valeurs diversifiés, les domestiques du Club, les membres de la famille royale égyptienne... C'est une lecture excellente et instructive, dépaysante et passionnante. C'est une vraie porte d'entrée pour comprendre l'Égypte d'aujourd'hui, pour appréhender les positionnements complexes des Égyptiens qui doivent naviguer entre la modernité, le changement et le respect des traditions culturelles.
Alaa El Aswany, dentiste égyptien, par ailleurs fortement impliqué dans les révolutions promouvant la mise en place d'une démocratie en Égypte, avait déjà été remarqué pour son roman "L'immeuble Yacoubian" que nous vous recommandons également chaudement dans le collection poche Babel.
Catherine
Devenu avocat, Cañas défend Zarco, figure mythique de la délinquance post-Franco à Gérone et emprisonné depuis des années. Mais Zarco n'est pas n'importe qui pour Cañas. Adolescent, il a fait partie de sa bande durant un été qui l'a marqué pour toute sa vie. Ce qui se joue entre les lignes de cet excellent roman, c'est l'Espagne et la Catalogne après Franco, c'est le pouvoir de la presse, les ambigüités des humains, les fractures sociales... intelligemment détricotées par l'auteur, qui a le talent de ne pas lever tous les doutes.
Natacha
Écrit par la romancière et poétesse Michal Govrin, ce magnifique roman choral autour d'un trio amoureux se situe dans une petite cité balnéaire israélienne des années 60. Moïse est venu de Paris enterrer sa mère et prendre du recul face à son mariage déliquescent. Esther termine ses études de secrétariat et craint son entrée au sein de l'armée. Elle fuit la morosité de l'appartement de ses parents rescapés de la Shoah. Alejandro, dit Alex, a quitté son Argentine natale et son père psychopathe. Michal Govrin explore le passé de chacun et tente d'expliquer pourquoi ces derniers sont en rupture avec ce passé et en recherche d'une identité nouvelle, d'un futur.
Véronique