Librairie Papyrus

"A travers les feuilles d'un bon livre, on pourra entendre un écho qui ressemble au bruit des forêts." Henry David Thoreau

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Veiller sur elleJe voulais te montrer qu'il n'y a pas de limites. Pas de haut ni de bas. Pas de grand ou de petit. Toute frontière est une invention. Qui comprend ça dérange forcément ceux qui les inventent, ces frontières, et encore plus ceux qui y croient, c'est-à-dire à peu près tout le monde.

Mimo se meurt au fond de sa cellule dans un monastère reculé du nord de l'Italie et il se souvient... Pourquoi est-il là alors qu'il n'a pas prononcé ses voeux ? Qui protège-t-il ? Qui est-elle, celle sur qui il continue de veiller, même au seuil de la mort ?

Dans ce roman éblouissant, Jean-Baptiste Andrea nous emmène au coeur du romanesque, en compagnie de Michelangelo Vitaliani dit Mimo, adolescent taiseux devenu un célèbre sculpteur italien, et de son âme soeur Viola Orsini, jeune femme brillante, benjamine d'une famille prestigieuse qui n'aura de cesse d'étouffer sa parole et ses nombreux talents, en raison de sa double condition de femme et d'héritière. Et c'est tout le 20e siècle que nous traversons allègrement, au gré des drames, nombreux, que ces deux adolescents et jeunes adultes vont vivre, sans jamais cesser d'être (re)liés par une confiance aveugle l'un en l'autre, un amour fraternel et sincère, parsemée pourtant d'années troubles sans se voir, malgré tout. Chacun vivra, chacun se construira un avenir dans le présent, chacun ne vivra que pour l'autre, en pointillé.

Fresque historique, familiale et sociale, Veiller sur elle se lit d'une traite, tant on ne veut pas quitter ces deux personnages que tout oppose, dans une Italie profonde aux préjugés tenaces mais aux odeurs et couleurs si chaudes et enveloppantes...

Catherine D.

Paru en août 2023. Existe aussi au format numérique.

 

Sculpter, c'est très simple. C'est juste enlever des couches d'histoires, d'anecdotes, celles qui sont inutiles, jusqu'à atteindre l'histoire qui nous concerne tous, toi et moi et cette ville, et le pays entier, l'histoire qu'on ne peut plus réduire sans l'endommager. Et c'est là qu'il faut arrêter de frapper.

J'avais sous-estimé la puissance des bibliothèques, qui m'avaient pourtant arraché à l'obscurité, et même offert un peu de tendresse.